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entre innovation et tradition
Avec sa structure d’acier étonnement
dynamique et sculptée, sa verrière aux
dimensions exceptionnelles et l’extraordi-
nairemodularité de ses volumes, ce Palais
des Beaux-Arts représente un parti pris
architectural et esthétique audacieux,
éclectique et novateur, annonciateur du
XX
e
siècle. Les grandes ordonnances de
ses façades font naître un « style grand
Palais » qui s’imposera dans le monde
entier pendant la première moitié du XX
e
siècle.
De style néo-classique, l’architecture
du Grand Palais forme un style composite
typique des constructions de l’époque, al-
liant avec aisance classicisme et baroque.
Trois matériaux nobles et pourtant dissem-
blables sont utilisés, pierre, métal et verre
pour conjuguer différents styles : massif et
classique inspiré de l’Antiquité pour les fa-
çades en pierre, léger et nerveux de l’Art
nouveau pour le fer, lumineux, graphique
et transparent pour le verre, baroque et
fouillé pour le décor.
Toute la construction du Grand Palais
relève de l’exploit : des délais des travaux
réalisés en un temps record, entre 1896 et
1900, jusqu’à la nature colossale du chan-
tier et à la première utilisation d’un nou-
veau matériau, le béton armé.
Le chantier est celui de la démesure :
des milliers de mètres cube de pierre, de
béton armé et de verre sont employés,
3 400 pieux de chêne renforcent les fon-
dations pour palier la faiblesse du terrain
côté Seine, des grues roulantes à vapeur
soulèvent jusqu’à 35 mètres de haut des
blocs de pierre pesant jusqu’à cinq tonnes
et acheminés depuis la Seine…
À la suite de cette maçonnerie gi-
gantesque, près de cinquante artistes,
peintres et sculpteurs, prennent le relais,
aux côtés des architectes, pour orchestrer
un décor fastueux de statues, de groupes
monumentaux, de frises polychromes, de
mosaïques et d’ornements. Grâce à tous
ces artistes, lauréats du prix de Rome pour
la plupart, les façades s’animent d’une
ornementation foisonnante à base de
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